A l'instar de Franck Provost, je rêve de coiffer Alain Rey au poteau pour traiter l'expression "boucler le budget" sans être rasoir.
Il faut dire que l'automne est la saison où les contrôleurs de gestion s'arrachent les cheveux pour présenter un budget prévisionnel au carré, dans une ambiance de guéguerre décoiffante où les uns et les autres se crêpent le chignon. Le climat des réunions budgétaires peut se dégrader facilement et il faut reconnaître qu'entre ceux qui trouvent ça long, ceux qui cherchent à se faire mousser, ceux qui sèchent lamentablement et ceux qui (avec beaucoup de toupet) tiennent des propos hâtifs, ce n'est pas facile de démêler les grandes masses du compte de résultat.
Bilan : les contrôleurs de gestion sont très vite à cran et on peut comprendre leur détresse. De totaux en sous-totaux, le budget leur met les boules à zéro.
Brossons rapidement le portrait de quelques styles budgétaires et leurs caractéristiques permanentes :
- Les crânes d'oeuf : à la moindre charge fixe qui dépasse, ils voient tout de suite un effet de ciseaux. Leurs remarques trop théoriques, proférées sur un ton sûr, frisent souvent la mauvaise foi. Avec eux, il faut savoir très vite couper court si l'on ne veut pas faire de vagues.
- Les sculpteurs : se la jouent plutôt frisou et s'en tiennent à des propos échevelés sur les perspectives de croissance. Ils feraient mieux de revenir à la racine de leur métier plutôt que de se faire rincer en montant le dossier en épingle avec les types du marketing (qui sont, disons-le, souvent de mèche). A la longue, c'est barbant.
- Les couvre-chefs : ceux-là coupent les cheveux en quatre et finissent par faire des coupes franches pour faire plaisir à la direction. Redoutant les pertes (synonymes de chute à moyen terme), ils invectivent leurs collègues sur un ton sec et cassant. Pas de bol pour les créateurs d'entreprise : à force de leur chercher des poux, les jeunes pousses ne résistent pas à leur coups de gel. Mon conseil : entretenir avec eux un rapport frontal, à la frange de la courtoisie, pour ne pas se retrouver avec un budget trop dégarni.
Pour ceux qui voudraient compléter cette galerie de portraits, ce blog est accessible sans rendez-vous. Merci pour vos commentaires : je suis preneur sur le champ. Point.
Ben ça c'est un billet qui décoiffe ! Moi je dis, c'est toujours ceux qui les ont raides qui veulent boucler ! Euh : point.
Rédigé par : Annie | 22 octobre 2005 à 20:35
Vous avez raison, Annie : ceux qui l'ont raide demandent parfois une teinte auburn pour pouvoir l'assortir discrètement...
Rédigé par : E-manuel | 23 octobre 2005 à 07:02
Toujours en pointe !
Bravo l'ès-têtes.
Rédigé par : Apar | 23 octobre 2005 à 16:21
Bon les amis, pas de quoi se faire des cheveux, mais je crois qu'on a atteint le Cap-Hilarité.
Rédigé par : Annie | 24 octobre 2005 à 05:05