- Bien ! Eh bien, pourriez-vous, le..., euh, peut-être se commencer à vous présenter, hein ?
- Oui, oui, bien. Alors, je m’appelle Jean-Patrick Monier-Tudor de Monmolin.
- Attendez, pas trop vite..., hein... je note...
- J’ai une carrière, disons, européenne, hein, vu que j’ai travaillé à Calais et à Puteaux.
- C’est plutôt en France, comme villes ?
- Tout à fait, tout à fait. Enfin, disons que c’est aussi en Europe et que j’aime bien voir les choses dans une perspective internationale, si vous voulez.
- Bien, bien. Et quel est votre parcours ?
- J’ai surtout fait du mââârketing pour des grands groupes à taille humaine, tous leaders sur leurs marchés.
- Je vois...euh : Garage automobile Monier-Tudor à Calais et Cabinet JPMTM Consulting à Puteaux, c’est ça ?
- Voilà : deux expériences très différentes. La première a requéri... euh... du savoir faire dans le management familial, et la deuxième, bon, ben, ça va, vu que je suis assez autonome.
- Hin hin. Et combien de personnes dans votre équipe ?
- Oooooh, deux. En fait, mon cabinet avons décidé de recruter un stagiaire dès janvier prochain. Donc, voilà, nous allons être très très vite deux. En fait.
- Mmmm mmm. Et au plan personnel, quelles sont les qualités que vous attendez d’un collaborateur ?
- Ah ? Euh... la concision. Voilà. J’ai du mal avec les personnes qui manquent de... euh, voyez ? Les types qui restent toujours vagues, qui.... pfffuit, on ne sait pas trop. Ou bien qui font des trucs sans vraiment finir les... Qui commencent le truc, et qui.... euh... Voyez ?
- Oui, oui. Bien, bien. Et pourriez vous me citer une qualité personnelle ?
- Oooooh, je ne sais pas : vous avez l’air très sympathique, en tout cas.
- Non, je veux dire personnelle, à vous...
- Ah ! Pardon... D’abord, le dynamisme, bien sûr et aussi, je dirais, des compétences de leadership dans le "face to face" relationnel. Eurf.
- Attendez, hein, je... note. Et est-ce que vous avez un axe d’amélioration ?
- Pardon ?
- Ben, un axe d’amélioration ? Vous devez bien avoir un ou deux petits axes, quand même ?
- Ah oui. Non... Si ! Peut-être un léger défaut, comme axe : je suis trop perfectionniste. Voilà. Parfois, c’est vrai que, bon, c’est un peu difficile à vivre pour mon équipe. Surtout à partir de janvier, quand mon stagiaire risque de me rejoindre.
- Trrrrès bien. Bon. Euh ? Sinon, vous préférez gérer des flux ou gérer des systèmes ?
- Aaaah ah ! La question piège, hein ?
- Un p’tit peu... Faut bien essayer de... hein ?
- Oui, oui, tout à fait. Hi hi humpf. Eh bien, au risque de vous surprendre : les deux ! Moi, tout ce qui est flux systémique, je suis votre homme.
- D’accord, d’accord. Bon, ben, Jean-Patrick. Vous permettez que je vous appelle Jean-Patrick ?
- Jean-Pat alors.
- ?
- Non, je dis : Jean-Pat. C’est un raccourci, si vous préférez. De Jean-Patrick.
- Ah oui. Jean-Pat, bon, ben, je vais étudier encore un peu votre candidature, hein, et puis je vous envoie un mail pour voir comment on peut s’associer. Comment voyez-vous le retour sur capital ?
- Je vais pas me prendre la tête : avec le RER, je suis à dix minutes de Nation.
- Ah oui ? Non. Je parle du capital euh... monétaire. Des parts, pour notre projet.
- Des parts imminentes ! Arf, arf, ho ho ! Oui, euh..., en fait, dès que vous me faites signe, je lirai votre mail, et après, disons : on contractualise ?
- Bien. D’autres choses à voir ?
- Non, non. Tout cela me paraît très... euh... clair. Et stimulant. Je pense que nous avons quelques points qui accrochent bien, là.
- C’est réciproque.
- M’enfin, bon. Comme je dis toujours : faut pas brûler la peau de l’ours avant de l’avoir vendue, hein ?
- Tout à fait. Alors, mon cher Jean-Pat, merci de vous être déplacé et...
- C’est tout naturel !
- Et merci peut-être pour votre future collaboration.
- Je n’y manquerai pas.
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