Mon n+1 est un type entier qui a de la suite dans les idées. C'est logique : au début de notre relation, alors qu'il m'était encore inconnu, j'éprouvais vraiment des difficultés pour l'encadrer. Avec son petit air toujours résolu, il devait certainement faire un complexe de supériorité. Mais, pas à pas, mon n+1 a fini par dériver : sa pensée, d'abord linéaire, a progressivement integré des développements moins limités.
J'ai d'abord cru qu'il avait perdu la raison. Selon les jours, l'humeur de mon n+1 est devenue variable. Un jour, il était complètement borné ; le lendemain, il était infiniment ouvert. Dans l'intervalle, je suppose qu'il prenait de bonnes résolutions pour revoir intégralement son point de vue. Enfin, c'est une hypothèse.
Après un énième rendez-vous, j'ai commencé à trouver quelques dénominateurs communs avec lui : son goût pour les définitions de fonction, son acuité dans la résolution des problèmes et surtout sa façon de diviser pour mieux régner. J'ai alors multiplié les occasions pour me soustraire à son jugement. La démonstration n'est plus à faire : c'était la meilleure solution pour nous deux. Au fond, mon n+1 est un peu comme moi : un drôle de numéro.
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