Etes-vous à l'écoute du marché ? C'est la question pudique des chasseurs de têtes pour approcher leur gibier. Difficile, quand on est traqué dans sa tanière comme un fauve surpris en pleine sieste, de répondre non à cette question. Pas à l'écoute ? Mais, si, voyons ! Un "cadre à haut potentiel" est nécessairement à l'écoute. Avec toutes les confidences et tous les conseils qu'il a écoutés à la fin des repas d'affaires, Il est même largement passé de l'empathie à l'hépatite. Une façon de perdre à la fois son foie et sa foi. Merci Devos, bonjour Davos.
Alors, c'est décidé : je me mets à l'écoute du marché. Pour commencer, je lui tends l'oreille droite. De toute façon, l'oreille gauche, il n'en veut pas, le marché. Elle a été trop tirée, l'oreille gauche. Avec le pavillon en compote, les faux cils marchent moins sans le marteau, forcément. Le marché parle tout doucement et articule peu. Il dit en chuchotant "un blog, ça peut impacter ton job". Gros risque : se faire beigbeder et recevoir un Oscar sur le museau pour à peine 14,99 Euros. Pire : lui acheter ses tics de langage, au marché. Et revendre sa soupe avec l'air de gérer sa vie, développer ses savoir-faire relationnels, servir d'interface entre sa femme et ses gosses. Aaaah ! La qualité de vie, quand on écoute le marché. Elle est au moins certifiée ISO 9001. On profite de la vie à 120%. On prend même le temps de faire un peu de crapahuting le week-end, habillé casual comme un friday, avec son staff familial. On sort son Amex au tex-mex, sa Visa à Ibiza, sa Master chez son beau-frère. Parce que la vie n'a pas de prix et qu'elle vaut juste le coût.
En ouvrant ce blog, à lobe de cette nouvelle page qui se tourne, je te promets, Marché, des billets verts et des billets durs. De la feuille.
Mon cher Monsieur,
Je ne me risquerai pas à vouloir jouer dans la même cour que vous sur le maniement des mots et sur leur détournement de fonds (je vous sais honnête mais je ne fais pas le poids quand même) tant vous excellez à ce petit jeu. Je tenais à vous féliciter sur la maîtrise de cet art délicat qui demande une adresse certaine et que je n'ai donc pas. En tant que jeune papa de deux petites filles, c'est le ton que vous prenez pour parler à vos enfants qui spontanément m'interpelle... je continuerai la lecture de vos textes plus techniques avec un plaisir non dissimulé et un intéret certain. Merci
Rédigé par : balsamo | 13 octobre 2005 à 17:00