Ma pépette,
Ça me pèze beaucoup de te l'écrire, mais il va falloir faire une grosse coupure dans notre liaison. D'abord, je n'arrive plus à donner le change à ma femme. Ensuite, elle a découvert un des billets que tu m'avais écrits en Italie, dans un moment de délire. Je lui ai débité d'une traite un boniment sans intérêt et j'espère qu'elle n'a pas fait le rapprochement. Mais pour être franc, je pense que je dois me mettre un peu en retrait, c'est même capital.
J'ai remarqué qu'elle prête beaucoup d'attention, de son côté, à un dénommé Mark, un collègue allemand qui n'a pas une once de charme mais avec qui elle semble avoir un ticket. Je la connais : si elle se livre aussi facilement à cet imbécile, c'est pour me rendre un peu la monnaie de ma pièce. Je n'ai pas envie de mener une telle Baht taï, tu l'imagines.
Je n'ai pas non plus envie que nos disputes deviennent monnaie courante entre nous. Je préfère donc solder notre histoire avant que nous soyons découverts. Je suis prêt à endosser cet échec, sans provision ni arrière pensée. N'escompte pas me procurer quelques compensations en chambre avant un long moment. Après tout, ce n'est pas une tragédie grecque et il n'y a pas de quoi en faire un drachme. Je compte sur toi. Enfin, façon de parler.
Faut-il cautionner cette lettre dépourvue de crédit qui couvre une transaction cachée? tu aurais du retirer ce billet d'italie du fond de ta poche et le placer en tire-lire.
Rédigé par : carré j | 26 octobre 2005 à 21:43
C'est vrai : je n'aurais pas du laisser mon trésor public. Son retrait de ma poche m'eût épargné quelques reproches. A vous lire et tout compte fait, j'en vois un qui mérite plus que moi la couronne du parfait roublard...
Rédigé par : E-manuel | 26 octobre 2005 à 23:51