Enfin, Christian, tu me connais assez pour savoir que je suis loyal et que ne vais pas raconter des histoires sur un collaborateur et - qui plus est - sur un bon copain ? Bon, tu me rassures. Alors, vraiment, je te le dis comme je le pense : Ludovic est un type bien. Compétent, bosseur, fiable... Super pour l'équipe, vraiment.
Ben, moi, tu sais, je me base sur des faits. Alors, les rumeurs, hein. Si je commence à colporter qu'il se tape Stéphanie et que c'est ça qui le déconcentre ou que ça met le bazar dans l'équipe, je fais le jeu des faux-culs, tu vois. En plus, faut pas exagérer. Je l'ai peut-être vu, allez, deux-trois fois, déjeuner avec elle, je n'en tire aucune conclusion définitive. Déjeuner ou dîner, d'ailleurs, je ne sais plus.
Bah, tu connais les mecs de l'équipe : ils sont jaloux, alors ils brodent, ils brodent. Remarque, sa femme appelle tous les jours, ça prouve au moins qu'il ne fait pas ça chez lui. S'il fait quelque chose, d'ailleurs : je te rappelle que ce ne sont que des suppositions.
Ben, tu sais, les gens causent, et patati, et patata, et comment se fait-il qu'ils partent ensemble, nanani, sur les mêmes salons, avec la même note de frais. Alors, qu'en fait, ça a dû arriver, quoi ? Deux fois ? Trois fois ? Allez, s'ils ont fait ça quatre fois depuis la rentrée, c'est le bout du monde. C'est leur problème, après tout. Enfin, si c'est un problème, d'ailleurs. Moi, j'en sais rien. Il paraît juste que le mari de Stéphanie cherche à lui casser la gueule. Boh, il paraît, c'est tout. Je ne l'ai jamais vu, ce type.
Alors, moi, tu vois, je préfère me taire. Je n'ai aucune preuve de tout ça, et je ne veux pas amplifier ce genre de ragots. Après tout, il a déjà assez de problèmes comme ça pour ramener du chiffre depuis la rentrée, je ne voudrais pas en rajouter. Ce serait un peu trop facile de cancaner qu'il n'a plus trop la tête à bosser sous prétexte qu'il y aurait une histoire d'instance de divorce. Enfin, si j'ai bien compris ce qu'il disait l'autre jour au téléphone. Tu sais, moi, je ne me mêle pas de tout ça. Je n'ai pas spécialement écouté, hein, mais je crois bien qu'il l'appelait "maître". Au moins, hon hon hon, c'était pas Stéphanie, sinon - eh - il l'aurait appelé "maîtresse". Hin hin.
Nan, je dis tout ça en rigolant, mais tu vois : ça me fait la peine d'entendre dire tout et n'importe quoi sur Ludovic. Y a vraiment des mecs qui ne se rendent pas compte de ce qu'ils racontent. C'est moche : je suis sûr que ça va finir par nuire à sa crédibilité, ces histoires.
harcèlement moral: compliments insidieux par dépit physique
Rédigé par : bushido | 18 novembre 2005 à 11:37