Chers collaborateurs,
Je vous adresse à tous mes meilleurs voeux pour l'année 2006. Que cette année soit placée sous le signe de l'innovation, du changement et de la réussite !
On m'a glissé à l'oreille que nous n'avions pas suffisamment pris le temps, cette année, de nous retrouver tous ensemble autour d'événements festifs. Marie-José m'a même fait remarquer que nous n'avions rien fait ensemble depuis les obsèques de Jean-Jacques il y a six mois, si ce n'est la manifestation devant l'usine lorsque notre dépôt de bilan a été annoncé dans la presse.
Or, vous le savez, depuis toutes ces années passées à vos côtés en tant que consultant, je suis très attaché à l'esprit d'équipe qui règne entre nous. Je n'oublie pas que cette entreprise a été créée par celui qui était devenu plus qu'un ami pour nous tous. Je tiens vraiment à vous remercier d'avoir accepté, en sa mémoire, le report de vos salaires depuis trois mois. C'est un geste de solidarité qu'il aurait approuvé. Et qui sera certainement apprecié à sa juste valeur par nos futurs repreneurs chinois, d'après ce que m'a laissé entendre notre administrateur judiciaire la semaine dernière.
Autre bonne nouvelle, notre principal client pourrait renoncer aux lourdes procédures de contentieux qu'il a engagées contre nous pour malfaçon en échange d'un dédommagement de quelques millions d'Euros. Apparemment, l'utilisation de l'huile frelatée que Jean-Jacques avait commandée à ses amis Roumains pour nos boîtes de conserves n'aurait provoqué que des intoxications mineures, et la plainte pour empoisonnement déposée par les maisons de retraite pourrait être retirée suite à notre insolvabilité totale.
Comme un bonheur ne vient jamais seul, figurez vous que j'ai reçu ce matin même un mail de Angèle Mbuta qui pourrait nous tirer d'affaires. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais c'est la fille unique de feu Monsieur Ibrahim Mbuta, ex-confident de l'ancien président de la Côte d'Ivoire. Il se trouve que ce monsieur avait placé 20 millions de dollars sur un compte quelques temps avant sa mort et que j'ai été personnellement choisi pour faciliter le transfert de cette somme en Europe sur le compte de notre entreprise. Le tout, bien-sûr, en échange d'une grosse récompense. Cela vous mettra peut-être un peu de baume au coeur de savoir que cet argent ira en priorité au réglement de ce gros litige que Jean-Jacques avait si longtemps cherché à cacher à notre commissaire aux comptes.
S'il reste un peu d'argent, nous l'utiliserons pour rembourser les prêts personnels que vous avez contractés pour l'opération de rachat de l'entreprise après le suicide de Jean-Jacques. Nous repartirons ainsi sur des bases solides et pourrons retravailler tous ensemble pour remetttre nos stocks en conformité et surtout éviter de nouvelles péripéties avec les chaînes de restaurants que nous continuons à livrer au black.
Comme vous le voyez, il y a du pain sur la planche et de nombreuses occasions de nous réjouir. Je lève mon verre à nos succès à venir. A vous ! Enfin, je devrais dire : à toi, Marie-José, puisque je me sens un peu idiot de te vouvoyer depuis tout à l'heure. Et puis, s'il te plaît, arrête de chialer comme ça, ça ne fera pas revenir ni ton mari ni personne. Allez, comme je lui disais toujours, sois un peu optimiste et fais moi un peu confiance ! A ta santé, Marie-José ! Reprends un peu de mousseux, va.
Monsieur le Président,
Au nom de tous mes camarades, euh je veux dire mes collègues, ici présents, je tiens à vous remercier personnellement en mon nom et en leur nom pour tous les efforts que vous accomplissez à la tête de notre société pour nous sortir de cette mauvaise ornière de ce pas. Mais, il est bien connu qu'une fois qu'on a touché le fond, on ne peut que remonter et que les tunnels ont toujours un bout d'autant qu'on est tous sur le même bateau.
Merci pour cette belle leçon d'optimisme que vous venez de nous donner dans l'adversité, pas si adverse que ça après tout, et dont nous essaierons de nous inspirer durant les 365 jours à venir, ou 366, je ne me souviens pas si six est bissextile ou pas. Quoi qu'il en soit, on travaillera. En conclusion, ce serait quand même sympa, si vous pouviez pensez à échanger les tickets-restau 2003 contre 2006. Ca rendra nos rapports plus faciles avec le Turc d'en bas qui a tendance à faire la tête.
Avec tous le respect qu'on vous doit, bonne année, Monsieur le Président !
Rédigé par : Gari | 29 décembre 2005 à 21:14
lorie culaire
place du jeu de paume
gant.
bonsoir monsieur le president,
l'etoffe de voeux lourds utilisée par Jean-jacques n'était qu'un tissu de mensonges qui a mis l'entreprise dans de sales draps. Grace à vous on verra les jours sous un meilleur angle même si vous ne faites pas toujours dans la dentelle de puy son decès.
bonne année 2006.
Rédigé par : lorie culaire | 29 décembre 2005 à 22:06
Monsieur le Président,
Que l'on se fasse du beurre sur le dos des salariés actionnaires, passe encore. Mais de la à faire tout un fromage sur le don de soi de Jean-Jacques, non !. Il n'était pas un saint, à Nectaire, tout le monde le sait bien. La matière grasse revendue à l'entreprise de conserves n'est qu'un exemple de plus. Il y a des trous dans le comte, c'est anormal. Il manquerait, à la louche, plusieurs millions d'euros. Je crois qu'il y en a un quelque part kiri beaucoup...
Rédigé par : Celec | 30 décembre 2005 à 08:56
Chers amis,
Y en a qui ont entendu le bouchon du mousseux, on dirait. Tant mieux : ça fera une p'tite diversion pour Marie-Jo.
Elle aurait tendance, c'est vrai, à en faire tout un fromage de son Jean-Jacques. Même si je suis bonne pâte, j'y vois clair dans son jeu : elle faisselle qui ne s'en remettra jamais pour que je reste coulant avec elle dans sa boîte.
Autant dire que ce n'est pas coton tous les jours. Je préfererais bien sûr me tailler mais ce n'est pas mon rôle en tant que patron. Je ne peux pas me défiler comme ça.
Il faudra donc que je fasse contre mauvaise grosse fortune joli coeur (je ne connais plus l'expression exacte non plus, en revanche, je sais que 2006 sera homosextile). Allez, une note positive : je m'occupe de vos tickets restau et je suis sur le point de trouver un arrangement avec ceux qu'on continue à approvisionner en loucedé.
Bon réveillon. On en ouvre une autre ? Marie-Jo, tu sais s'il reste des coupes, à part dans ton budget ?
Rédigé par : E-manuel | 30 décembre 2005 à 10:37
Hi,
I am interested in buying your company by an OPA amicale. You should really think of leverage up your niveau of quality by rationalizing your PPROI (People Productivity Return On Investment) before adressing your boites de conserves to the market. By the way, you should vraiment foutre à la porte Jean-Jacques.
Cheers,
Ianni
Rédigé par : Ianni | 30 décembre 2005 à 14:01
Hello,
It is a pleasure to read your proposition because I understand fluently your language. In fact, Jean-Jacques is bouffing the pissenlits by the roots since six months, so it is not necessary to foutre him at the porte. Nose-in-less, I feel very interested by the pognon we could earn together. I call you back on your mobile phone as soon as I retrouve your numero.
Have a nice reveillon too.
E-Man'
Rédigé par : E-manuel | 30 décembre 2005 à 20:30
A vous lire je suis pliée !
Rédigé par : Lorie Gamy | 31 décembre 2005 à 08:41
Si jamais le passif de notre société venait à être recouvert par la poche de notre ami ivoirien, sans que notre administrateur judiciaire n'y voit rien non plus, il serait peut être opportun d'enfin songer à réaliser des travaux dans notre usine. La mise en conserve neuronale nécessite c'est vrai une usine propre et nette, avec de l'espace, de la lumière, des beaux matériaux, ... Et pas que pour les cadres, comme dans leur centre. Mais cela est un voeux d'un fromage frais. Il faudrait sûrement nous oublier un peu dans la cave pour que nos propos s'affinent. Sur ceux, Monsieur e-Manuel, avant que le manque de soleil bombanesque ne vous fasse devenir gris moire, ce qui serait le comble pour un manuel, j'espère que vous illuminerez encore la recherche en management et cette année, comme en 2005, nos esprits nevrosés de manageaires de moins de vingt-cinq ans. Bonne année !
Rédigé par : François | 01 janvier 2006 à 23:46
Merci, François, pour ces encouragements que je bois comme du petit lait. J'attends avec impatience les autres tomes de votre grimoire...
Rédigé par : E-manuel | 03 janvier 2006 à 01:23
Pour une fois, sauf erreur de ma part, les prénoms ne viennent pas de BEM!
Rédigé par : Sylvie | 06 janvier 2006 à 12:50